Chez MÊME, nous savons qu’il n’est pas toujours facile d’aborder des sujets sensibles avec les personnes qui sont les plus proches de nous : nos filles, cousines ou même sœurs… Pendant une période où l’on parle beaucoup de prévention et de sensibilisation, on a souhaité vous donner un peu plus d’informations, afin de pouvoir aborder le sujet du cancer du col de l’utérus avec celles qui vous sont chères, tout en tendresse et en sérénité. On vous le dit souvent : le dialogue est une force insoupçonnée et mêlé avec de la bienveillance, il permet de soulever des montagnes.
Le col de quoi ?
Pas toujours très concret pour les jeunes ou très jeunes filles le col de l’utérus ? Il est toujours bon de revenir à de bonnes bases et de bien comprendre ce qu’est le col de l’utérus pour pouvoir à son tour bien l’expliquer.
L’utérus est un organe, qui, par sa forme, rappelle un peu une poire, situé dans le bas-ventre. L’utérus est composé de deux parties : le col de l’utérus (ou col utérin pour les intimes) et le corps de l’utérus (ou corps utérin pour ceux et celles qui suivent la logique).
Cette petite partie de l’utérus joue un rôle important dans l’anatomie et peut être parfois victimes de lésions et d’infections.
Le cancer du col de l’utérus
Le cancer du col de l’utérus est donc un cancer qui se développe sur la muqueuse du col de l’utérus, c’est-à-dire le tissu qui le recouvre.
Sachez aussi qu’il existe 2 types de cancer du col de l’utérus. Le carcinome épidermoïde est celui qui naît dans les cellules squameuses (présentes en bas du col), il représente 80 à 90% des cancers du col de l’utérus. Le cancer adénocarcinome, quant à lui, naît dans les cellules glandulaires (la partie supérieure du col, au niveau de l’endocol) et représente 10 à 20% des cancers du col de l’utérus.
Voici quelques chiffres clés pour vous éclairer sur le cancer du col de l’utérus :
Le dépistage du cancer du col de l’utérus, késako ?
Le dépistage du cancer du col de l’utérus est très important, car ce cancer est le plus souvent provoqué par les papillomavirus humains, transmis par le biais de rapports sexuels. Même si vous vous protégez pendant vos rapports, sachez que le préservatif n’est pas efficace à 100%. Il peut donc arriver qu’une infection soit source de lésions au niveau du col de l’utérus, et celles-ci sont souvent imperceptibles pour la femme concernée, c’est pourquoi le dépistage est aussi important !
En France, le dépistage est organisé pour toutes les femmes de 25 à 65 ans, ayant eu ou ayant des rapports sexuels, après la ménopause, et même les femmes vaccinées contre les papillomavirus humains.
Voici les conseils à suivre pour le dépistage, il s’agit bien évidemment du minimum, cela peut varier en fonction de vos antécédents et vos besoins 😉
- Entre 25 et 30 ans, procédez à un à dépistage cytologique tous les 3 ans (après 2 tests réalisés à 1 an d’intervalle et dont les résultats sont normaux).
- Entre 30 et 65 ans, un dépistage par test HPV doit être effectué tous les 5 ans.
Le dépistage se passe en 3 étapes :
- Étape 1 : on prend rendez-vous avez un gynécologue, un médecin généraliste, une sage-femme ou auprès d’un laboratoire de biologie médicale (sur prescription).
- Étape 2 : on fait l’examen ! Il s’agit d’un prélèvement, appelé frottis vaginal, au niveau des cellules du col de l’utérus. Ce n’est pas douloureux, mais le frottis peut néanmoins provoquer une gêne.
- Étape 3 : on attend les résultats du dépistage. Si les résultats sont normaux, on se note simplement un rappel dans son agenda pour ne pas oublier de procéder à un nouveau frottis 3 ans après. Si les résultats sont anormaux, on ne panique pas ! Cela ne veut pas dire que vous avez un cancer (on vous explique ça juste après !), cela signifie qu’il y a une anomalie qui nécessite la réalisation d’examens complémentaires et votre médecin vous indiquera les démarches à suivre.
Restez sereine, car la présence du papillomavirus humain (le fameux HPV) ou de cellules anormales ne signifie pas pour autant qu’il faille tirer la sonnette d’alarme. En effet il existe des centaines de souches du papillomavirus, et pour l’instant les souches 16 et 18 (inutile de retenir ces numéros 😉) sont identifiées comme étant à l’origine de plus de 70% des cas de cancer du col de l’utérus. Elles sont aussi parfois à l’origine de verrues génitales (parfois poétiquement nommées « crête de coq »). Les infections par HPV restent très fréquentes et c’est l’évolution de ces dernières qui reste la manière principale de détecter des situations à risque. La plupart du temps, ces lésions sont éliminées par notre système immunitaire au bout de quelques mois. Dans le cas où le système immunitaire ne parvient pas à éliminer ces lésions, une infection peut voir le jour et c’est au bout d’un certain temps, souvent plus d’une dizaine d’années, qu’un cas de cancer peut apparaître. Le mot d’ordre reste donc la vigilance, afin de prendre soin de soi et de cette partie du corps et de l’intimité.
Cancer du col de l’utérus : quels sont les symptômes ?
Les symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre, c’est un peu au cas par cas !
Voici une liste non-exhaustive des symptômes les plus courants :
- des saignements vaginaux anormaux, c’est-à-dire entre les menstruations, après la ménopause ou après des relations sexuelles
- des pertes vaginales anormales, plus abondantes que d’habitude et malodorantes
- des menstruations inhabituellement longues
- des difficultés à uriner et/ou à aller à la selle
- des fuites d’urine ou de selles par le vagin
- des douleurs lors de relations sexuelles
- des saignements après un examen pelvien et/ou une douche vaginale
- des douleurs dans la région pelvienne et/ou dans le bas du dos, qui peuvent descendre le long d’une ou des 2 jambes
- une ou les 2 jambes qui enflent
- une perte d’appétit, de poids, des essoufflements inhabituels et de la fatigue
Quels sont les facteurs de risque du cancer du col de l’utérus ?
L’infection au papillomavirus humain est la première cause de développement du cancer du col de l’utérus. Sachez que 80% des femmes sont infectées au moins une fois dans leur vie, et 10% des femmes infectées sont concernées par des lésions précancéreuses, donc susceptibles de développer un cancer (e-cancer).
Voici une petite liste des autres potentiels facteurs de risque :
- des rapports sexuels précoces ou avec de multiples partenaires
- de multiples accouchements
- des antécédents d’infections sexuellement transmissibles
- la prise de contraceptifs oraux à long terme
- le tabagisme
- la prise de diéthylstilbestrol par votre maman (un médicament pendant la grossesse)
Le vaccin contre le papillomavirus : majeure et vaccinée ?
Le vaccin contre le papillomavirus est un autre moyen de se protéger, il est recommandé pour toutes les jeunes filles âgées de 11 à 14 ans. Pas d’inquiétude, si jamais votre sœur, fille, nièce etc… est un peu plus âgée, des rattrapages sont possibles jusqu’à 19 ans ! N’hésitez pas à en discuter avec le médecin traitant.
Le vaccin est d’autant plus efficace lorsque l’on n’a pas été exposée au papillomavirus et une des deux injections (pour les 11-14 ans) peut même être co-administrée avec le rappel diphtérie-tétanos-poliomyélite-coqueluche, qui fait partie des vaccins plus « courants ». Il ne faut donc pas hésiter à se renseigner auprès du médecin traitant et aborder le sujet tout en douceur avec la personne qui vous tient à cœur.
Il est aussi très important de se rappeler que le vaccin reste une protection complémentaire au dépistage par frottis car il ne protège pas contre tous les HPV, mais contre environ 70% de ceux qui sont identifiés comme responsables du cancer du col de l’utérus.
Le vaccin n’est pas obligatoire mais une protection supplémentaire peut toujours être un atout en plus afin de devenir majeure et vaccinée !
Cancer du col de l’utérus : vivre sa sexualité sainement
Le col de l’utérus fait partie intégrante de l’intimité, il concerne donc un sujet tout particulier à aborder : la sexualité. Une bonne tasse de thé chaude et un endroit cozy peut donc être une bonne occasion d’ouvrir la conversation sur le sujet pour en parler sereinement avec les jeunes femmes de son entourage.
En effet, le papillomavirus humain (HPV), le principal responsable du cancer du col de l’utérus, et présent sur les tissus et les muqueuses, se transmet le plus souvent lors de rapports sexuels (non protégés).
Il s’agit de l’infection sexuellement transmissible la plus fréquente, une bonne prévention à travers l’utilisation des préservatifs et parfois des digues dentaires, permet de vivre une sexualité plus saine et sûre.
Cependant ces protections ne protègent pas totalement de la transmission de ce virus, le suivi gynécologique et le dépistage restent les meilleures préventions, et ne doivent pas être négligées.
Nous savons à quel point les discussions sur la sexualité et le suivi gynécologique peuvent être un sujet délicat à aborder avec votre fille. Les examens, intrusifs et impressionnants pour une jeune femme les premières fois, peuvent être un sujet de stress ou d’angoisse pour elle. Afin de vous soutenir dans cette délicate mission, sachez que vous avez de nombreuses ressources à votre disposition et qu’il y en a également beaucoup vers lesquelles orienter votre fille (ou nièce, ou sœur, etc…) pour lui permettre de se renseigner par elle-même sur le sujet de manière plus décomplexée. On vous renvoie d’ailleurs vers l’excellent blog de Gina qui aborde de nombreux sujets (sexualité, cycles, suivi gynéco etc…) avec un ton adapté pour apaiser les angoisses éventuelles des jeunes femmes, tout en transparence et en bienveillance.
Gina c’est également une marque (qu’on adore) de protections hygiéniques en coton 100% certifié bio et sans aucun produits toxiques, pour pouvoir prendre soin de votre intimité en toute sécurité. Une marque et des bons réflexes à adopter dès le début des règles !
Vous pouvez aussi avoir cette conversation avec les jeunes hommes de votre entourage. Depuis l’été 2020, le vaccin est aussi recommandé pour les garçons âgés de 11 à 14 ans, avec un rappel possible jusqu’à 19 ans. Une meilleure sensibilisation des garçons autour de ces sujets permettra d’éviter certaines formes de cancer et de verrues sexuelles qui peuvent les toucher. Elle permettra également de promouvoir une meilleure équité et, surtout, de protéger les personnes qui auront un jour la chance de partager des moments précieux avec ces derniers.
Nous espérons que cet article vous aura permis d’apprendre, donné le courage d’ouvrir une discussion ou tout simplement apporté une petite piqûre de rappel. N’oubliez pas de prendre soin de vous et de votre entourage car ensemble, nous pourrons sensibiliser et lutter contre différentes formes de cancer !
N’hésitez pas à enrichir cet article avec des conseils issus de votre expérience personnelle en commentaire !