Les effets bénéfiques de l’exercice physique sur la santé ne sont plus à démontrer, et ceci est encore plus vrai lorsque l’on est malade ! Alors si notre état nous le permet : pas question de s’en priver ! Contrairement aux idées reçues, pratiquer une « activité physique » ne signifie pas obligatoirement pratiquer un sport. Mais vous vous posez peut-être encore de nombreuses questions : quelles sont les activités physiques adaptées ? Quels sont réellement les bienfaits pour combattre la maladie ? Existe-t-il des associations pour être accompagné.e ? Comment se faire plaisir ? Cela tombe bien, on a fait nos petites recherches pour répondre à toutes vos interrogations 😉
Peut-on pratiquer une activité physique quand on a un cancer ?
Avec un avis médical, il est totalement possible de pratiquer une activité physique si l’on a un cancer et encore mieux, cela est même recommandé ! Il a été prouvé scientifiquement que l’activité physique est thérapeutique lorsque l’on est sous traitement et même après 😉
Si la pratique d’une activité physique est bonne pour plein de raisons (que nous verrons juste après !), il convient également, dans certaines situations, de se ménager et d’écouter les professionnels de santé qui sauront vous conseiller. On vous recommandera ainsi de vous ménager dans le cas suivants :
- si vous êtes très fatigué.e
- si vous venez juste de subir une chirurgie, pour éviter une mauvaise cicatrisation ou une hémorragie
- si vous êtes concerné.e par des pathologies cardio-pulmonaires
- si vous avez une baisse de votre taux d’hémoglobine dans le sang, une anémie
- si vous avez perdu trop de poids
Cette décision n’est néanmoins pas définitive, votre état de santé est réévalué régulièrement donc l’arrêt d’une activité physique peut être temporaire.
Pourquoi l’activité physique est-elle si importante pour notre santé ?
On vous explique : comme nous le savons déjà, l’augmentation de la dépense d’énergie nous permet de maintenir la ligne et de limiter autant que possible l’apparition des graisses. Mais ce n’est pas tout ! En fait, en activant la contraction de nos muscles squelettiques, nous accélérons et améliorons l’ensemble des échanges dans notre organisme. Les effets bénéfiques de l’activité physique sont alors multiples…
Elle augmente les chances de survie et les chances de guérison
L’activité physique régulière est déjà recommandée en prévention des cancers, sachez qu’elle l’est également pendant et après un cancer pour augmenter les chances de guérison, l’espérance de vie et diminuer le risque de récidive. Ses bénéfices dans l’efficacité des traitements sont nombreux… Elle aurait ainsi la faculté de diminuer notre risque de récidive de 50% pour les trois principaux cancers (sein, côlon et prostate)*. Par ailleurs, elle pourrait limiter les complications post-opératoires et même certains effets secondaires des traitements.
Mais comment le sport peut-il expliquer de tels résultats ? C’est tout bête : l’activité physique permet tout simplement d’accélérer notre circulation sanguine et augmente ainsi l’oxygénation de nos organes et leur approvisionnement en nutriments… ou en médicaments ! Notre fonction immunitaire est donc améliorée !
Les bénéfices de l’activité physique ne s’arrêtent pas là : elle joue aussi un rôle fondamental auprès de nos hormones et de notre transit intestinal : pour les cancers du sein et de l’endomètre, elle contribue ainsi à faire diminuer naturellement le taux trop élevé d’œstrogènes… et, en ce qui concerne celui du côlon, elle atténue l’inflammation et aide à réguler le taux d’insuline en réduisant le temps des nutriments passés dans le côlon.
Elle réduit la fatigue
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la pratique d’une activité physique ne rajoute pas de la fatigue à la fatigue, mais permet bien de la faire diminuer. L’activité physique est, à ce jour, le meilleur remède validé pour lutter contre la fatigue lorsque l’on est concerné.e par le cancer. Et oui ! L’activité physique diminue d’environ 25% la fatigue, peu importe le stade du cancer et l’avancée des traitements. Comment cela s’explique-t-’il ? En fait, cette forme particulière de fatigue qu’on appelle « structurelle » est une sensation d’épuisement persistant, dont le repos ne peut malheureusement venir à bout. En effet, cette fatigue est d’origine physiologique et non psychologique. L’activité physique est un très bon remède pour lutter contre cette fatigue physiologique et se redonner du souffle, de l’endurance et du muscle. Elle est ainsi un moyen de transformer sa « mauvaise fatigue » en « bonne fatigue ». Puisque le lien entre sport et fatigue est avéré, on opte pour une activité physique douce, rien de tel pour recharger les batteries pendant un cancer, à son rythme bien sûr 😉
Elle limite une potentielle perte ou prise de poids pendant les traitements
Parmi les effets secondaires des traitements, on retrouve la perte ou la prise de poids. En effet, entre la perte de l’appétit, les nausées et les vomissements, les difficultés à s’alimenter peuvent apparaître et hop…on perd du poids ! Mais attention, on peut aussi prendre du poids, en fonction des traitements qui nous sont prescrits, et c’est ok ! C’est plus souvent le cas des traitements pour le cancer du sein et des hormonothérapies qui sont susceptibles de faire grossir. Pratiquer une activité physique est alors un bon moyen de maintenir son poids de forme ou de limiter sa prise ou sa perte de poids. On a plein d’autres conseils à vous donner à ce sujet, rendez-vous sur notre article sur les idées reçues sur le cancer et le poids 😉
Elle améliore la qualité de vie pendant les traitements
Sommeil, anxiété, dépression, bien-être… autant d’aspects sur lesquels un peu d’activité physique peut apporter une réelle valeur ajoutée. On s’assouplit, on évacue les tensions accumulées, et plus encore : on se réapproprie son corps ! Eh oui, face aux changements physiques et/ou psychiques que peut provoquer la maladie, il est très important d’essayer de redécouvrir des sensations agréables de plaisir et de vitalité pour retrouver le moral.
Voici les chiffres plus que parlants de l’étude menée par l’association CAMI, Sport et Cancer, sur 1544 patients :
- 99% citent l’amélioration de la qualité de vie et du bien-être.
- 83% de chances supplémentaires de guérir.
Allez, on se bouge ! Comment faire du sport pendant son cancer ?
Tous les mouvements effectués dans nos vies quotidiennes font partie de ce que l’on peut appeler « activité physique ». Le but n’est donc pas de s’infliger des challenges trop difficiles pour notre corps et notre moral. Au contraire : partons à la pêche aux activités adaptées à nos capacités et nos envies ! Le principal est de maximiser la fréquence et l’étendue des moments où l’on se bouge un peu ! Et si on s’organise un peu, on voit que les occasions ne manquent pas ! MÊME a récolté pour vous quelques idées pour vous faire bouger en douceur…
Ce que l’on peut faire…de chez-soi !
- Que l’on se rende au bureau, à l’école des enfants, chez un.e ami.e : si c’est possible, on marche ! Eh oui, chaque pas compte ! Fixez-vous un objectif : « Allez ! 1000 pas aujourd’hui ». On peut même s’offrir un podomètre pour s’aider à les compter, de nombreuses applications gratuites existent.
- Et si marcher n’a jamais été une partie de plaisir, on transforme la corvée en un bon moment entre copines et copains en planifiant des marches avec eux. Effort oublié, détente et bavardages assurés ! Et on se récompense avec un café, un resto, un massage, etc…
- On peut d’ailleurs faire plein d’autres choses entres ami.es : pourquoi ne pas organiser des activités : piscine, pétanque, vélo, jardinage,… Et pourquoi pas en profiter pour se mettre au yoga et profiter de ses nombreux bénéfices ? Une bonne occasion de se changer les idées et de découvrir ensemble de nouvelles passions !
- L’escalier : votre nouveau meilleur ami ! Dès que vous vous sentez suffisamment en forme pour grimper les marches, prendre les escaliers est une façon idéale de faire travailler ses cuisses. Et on ne se juge pas : peu importe le temps que l’on mettra, on finira par être en haut !
- On s’étire comme un petit chat tout au long de la journée. Tous les muscles méritent d’être travaillés. Adieu les mauvaises petites tensions qui apparaissent lorsque l’on est obligé.e de rester trop longtemps immobile.
- Addict des séries télé ? On investit dans un vélo d’appartement et on se motive : « 30 premières minutes de télé = 30 minutes d’exercice » ! On peut aussi s’allonger sur le dos sur son canapé et faire des mouvements de pédalo avec les jambes.
- Si on a des enfants, on n’hésite pas ! Le moment est venu de retomber en enfance et de profiter en jouant avec eux, dès qu’on en a l’énergie. Cache-cache, un-deux-trois-soleil… on avait presque oublié à quel point c’était fun !
Plein d’autres activités adaptées
- L’escrime peut s’avérer très efficace, particulièrement pour les femmes en rémission d’un cancer du sein, pour éviter le risque de récidive et se reconstruire physiquement après l’opération. Pour cause, l’escrime permet de retrouver la mobilité de l’épaule, une bonne posture et un meilleur équilibre.
- L’aviron est également conseillé et adapté aux femmes opérées au niveau du sein ou de l’aisselle. En effet, on peut avoir tendance à adopter une mauvaise posture suite à ces opérations, les gestes de l’aviron permettent alors de se redresser, de travailler tout son corps et son endurance.
- La natation renforce tous les muscles (même le muscle cardiaque !) en douceur, en raison de l’eau et de la flottabilité. En cours collectif, seul.e ou avec des proches, c’est toujours une partie de plaisir, et pas de pression…pas besoin de faire des dizaines de longueurs !
Les structures spécialisées :
Renseignez-vous dans votre centre de traitement, car il est très probable que des activités physiques adaptées à vos problématiques y soient organisées.
L’Institut Curie a par exemple monté le Programme Activ’, visant à aider les femmes à reprendre une activité physique.
De nombreuses associations se sont penchées sur le sujet et proposent un immense choix pour découvrir plein de nouvelles activités. La CAMI, par exemple, propose des cours collectifs. Leur avantage : ils prennent en compte la situation de chacun.e (parcours, capacités, effets secondaires, besoins et souhaits). L’association est présente dans la plupart des régions de France, et ce n’est pas la seule à proposer plein d’idées pour vous faire bouger !
« Quand le sport devient une thérapie ! CAMI Sport & Cancer »
À quelle fréquence pratiquer une activité physique ?
Pas de stress pour la régularité, le plus important est d’écouter son corps et le personnel médical.
Le Fonds mondial de recherche contre le Cancer préconise une activité physique douce de 30 à 60 minutes, tous les jours ou 5 fois par semaine, c’est déjà un excellent rythme ! Si l’intensité de votre activité physique est plus importante, pour un jogging par exemple, 3 fois par semaine est largement suffisant. Si lors de votre séance, vous ressentez des douleurs, vous avez des nausées ou vous vous sentez mal, il vaut mieux abréger la séance, il ne faut pas que ça vous fasse du mal et le mieux est d’y prendre du plaisir 😉
Comment se préparer avant de pratiquer une activité physique ?
Pour se sentir bien, même pendant une séance, on opte pour des vêtements tout doux, confortables et qui nous plaisent 😉 On évite les sous-vêtements et brassières avec des élastiques, des armatures, d’autant plus si vous avez eu une opération. On veut être À L’AISE ! On se munit également d’une jolie gourde pour rester hydraté.e et on opte pour un Déodorant Crème tout doux, adapté aux peaux sèches et sensibles, pour éviter les sensations désagréables et les odeurs, vous pouvez ainsi être serein.e !
Allez, plus d’excuses : dès qu’on se sent suffisamment en forme pour faire un petit effort, on pioche une idée dans la liste ci-dessus ! Une chose est sûre, vous allez être fièr.e de vous. 😉
Et on ne le dira jamais assez, l’estime de soi est la clé de beaucoup de problèmes !
*Selon une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) en 2005
Pour les plus curieuses et curieux, voici de véritables mines d’informations :
Après avoir demandé l’avis de plusieurs médecins (pas tous d’accord d’ailleurs), j’ai continué l’équitation pendant ma chimio, avec mon picc Line. En période de neutropénie, je portais des gants et évitait les bisous au poney. L’infirmière qui a préparé mon planning de chimio a tenu compte de mes dates de concours et j’ai pu participer à ma finale en étant malade. C’était un bel objectif et je suis d’autant plus fière d’être arrivée 2e.
J’ai également continué mes séances de sport chez le kiné, qui m’a beaucoup redonné confiance en mes capacités et en ce que je pouvais faire avec mon picc Line.
Je sens bien que j’ai perdu du cardio, je le constante pendant mes séances de sport, mais je pense que j’ai vraiment limité les dégâts et je suis tellement fière de tout ce parcours !
J’ai appris que j’avais un cancer du sein à l’age De 25 ans. J’ai eu le droit à une mastectomie, 6 mois de chimio et là je vais commencer la radiothérapie. J’ai fait du sport tout le long de mon traitement et mis à part les cheveux je n’ai pas eu d’effets secondaires 🙂
Ça fait 3 ans que je fais du kick boxing eg j’ai tout simplement continué d’aller a mes 2 entraînements hebdomadaires comme si de rien était. Ça m’a tellement aidé ! Même après 6 mois de chimio je n’etais Pas plus fatigué que ça et je pense sincèrement que le sport y est pour beaucoup. Donc je confirme ! Mes sœurs nous devons bouger 🙂
Mille mercis Angélique pour ce beau témoignage plein d’espoir. On admire votre combativité, vous êtes la preuve que MÊME rassemble une communauté de super-battantes ! On est fières de vous, et on vous envoie plein de bonnes ondes pleines de tendresse et de courage. <3