Vous êtes de plus en plus nombreux et nombreuses à nous faire part de votre expérience vis à vis des bienfaits de l’hypnothérapie pour mieux vivre les traitements anticancéreux. Cette pratique, de plus en plus assimilée dans les soins de support, peut en effet vous aider à gérer, entre autres, le stress et la douleur liés au cancer.
Afin d’en savoir un peu plus, on a décidé de se tourner vers une hypnothérapeute qui a l’habitude d’avoir des personnes sous traitements parmi ses patients. Coraline Bougy nous avait déjà fait l’honneur de faire une session d’hypnose en live depuis notre compte Instagram il y a quelques semaines, et cela vous avait beaucoup plu. On lui a posé toutes nos questions, auxquelles elle a gentiment accepté de répondre. On vous laisse découvrir son interview !
1- MÊME : Pourriez-vous nous donner votre définition de l’hypnose telle que vous la pratiquez ?
Coraline Bougy : « Symboliquement pour moi l’hypnose est comme une pluie fraîche qui vient irriguer la terre et permet d’y faire germer des ressources insoupçonnées.
Plus concrètement l’hypnose est un état modifié de conscience dans lequel vous êtes détendue mais conservez une attention particulière.
C’est tout d’abord un état naturel que nous vivons toutes plusieurs fois par jour (quand nous sommes absorbées par une lecture au point de tourner les pages d’un livre et de réaliser que finalement il n’est pas si simple de faire un résumé de ce qui vient d’être lu !) et que le praticien va amplifier pour aller répondre à un besoin.
C’est une expérience qui permet à la personne de laisser émerger sa propre solution en accord avec son vécu, ses croyances et son rythme. »
2- MÊME : En quoi consiste concrètement une séance d’hypnose ?
C.B. : « Une séance d’hypnose se fait en deux temps. Un échange se met en place pour identifier précisément le besoin par le biais d’un questionnement (besoins qui varient considérablement d’une personne à une autre), puis progressivement quand le « contrat de confiance » a été passé entre la praticienne et la personne qui consulte, on induit petit à petit un état d’hypnose très confortable.
À tout moment de la séance la personne est consciente que la voix de la praticienne est perceptible et qu’une autre partie d’elle même vit une autre expérience.
Une séance dure 50 à 60 minutes. Celle-ci peut se faire à travers un rdv physique ou en ligne. »
3- MÊME : Quels sont les différents bienfaits de l’hypnose lorsque l’on est sous traitements anticancéreux ?
C. B. : « Les spécialistes de la médecine comportementale sont nombreux à penser que lorsque l’on peut produire un sentiment de quiétude, on permet un fonctionnement optimum du système immunitaire. En effet l’anxiété et la peur sont aussi des symptômes importants pour beaucoup de patients. C’est pourquoi l’hypnose est un outil visant à offrir le soulagement symptomatique des nausées, vomissements, douleurs, angoisses , ce qui améliore la qualité de vie pendant le traitement. »
4- MÊME : Peut-on poursuivre le travail avec de l’auto-hypnose et cela fait-il partie des « apprentissages » faits pendant les séances ?
C.B. : « Une hypno praticienne qui pratique respectueusement tend à rendre autonome la personne qu’elle reçoit en lui offrant les clés de compréhension nécessaires.
L’auto-hypnose est un outil précieux qui permet d’apprendre à mieux décrypter ses fonctionnements et à créer des rituels positifs pour appréhender son quotidien de la façon la plus confortable possible.
L’auto-hypnose est comme un muscle qui ne demande qu’à travailler. »
5- MÊME : Peut-on pratiquer l’hypnose à tout moment pour réduire l’anxiété liée aux traitements (avant ou pendant une séance de chimio par exemple) ?
C.B. : « L’auto-hypnose permet de réduire les nausées d’anticipation, soit les nausées qui débutent avant la chimiothérapie lorsque la personne s’attend à être malade; ainsi que les potentielles nausées d’après traitement.
Elle permet aussi de créer un ancrage positif qui rythme le traitement et surtout qui peut être utilisé de façon autonome à tout moment.
Cette technique peut être entendue comme « un savoir faire » obtenu avec de la pratique. »
6- MÊME : Peut-il y avoir des risques à pratiquer l’hypnose pour certains patients ?
C.B. : « À tout moment le patient contrôle sa propre expérience hypnotique et ne peut être hypnotisé que parce qu’il se sent suffisamment en confiance avec la personne qui l’accompagne.
Cette méthode naturelle et intuitive ne peut donc pas provoquer d’effet secondaire négatif.
Bien sur cette technique hypnotique s’inscrit en complément du protocole pré-établi et suivi en total respect des formulations médicales.
N’hésitez pas à en parler à l’équipe médicale qui vous accompagne. »
Mille mercis à Coraline Bougy, Hypno Praticienne Ericksonnienne qui exerce à Issy-les-Moulineaux (ou en téléconsultation), d’avoir répondu à nos questions. Retrouvez son site internet juste ici.
Coraline propose aussi une formation en e-learning pour apprendre les techniques de l’auto-hypnose. N’hésitez pas à la contacter pour en savoir plus !
Et vous, avez-vous déjà testé l’hypnothérapie ? Partagez-nous votre expérience en commentaire 🙂