La socio-esthétique, un soin de support encore bien méconnu, mais si précieux pour les patients hospitalisés, aussi bien pour les adultes que les enfants. Au-delà de l’aspect purement esthétique, c’est aussi un soutien essentiel face aux effets secondaires des traitements. Clémentine, socio-esthéticienne a accepté de répondre à toutes nos questions sur son expérience en pédiatrie.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Clémentine, je suis socio-esthéticienne depuis bientôt quatre ans sur Paris et je travaille dans différents hôpitaux, dans le médical et dans le social.
Un jour j’ai reçu un appel d’une association qui avait besoin d’une socio-esthéticienne assez rapidement pour un jeune patient. Le lendemain, j’étais dans le service, j’ai fait un premier soin qui s’est bien passé.
J’y suis retournée une deuxième fois, puis une troisième fois, et maintenant ça fait bientôt trois ans que j’interviens dans ce même service.
Les équipes ont vu les bienfaits des soins, et maintenant j’interviens dans plusieurs services, dans différents hôpitaux à Paris, en pédiatrie. J’en suis très heureuse parce que j’adore ce que je fais aujourd’hui.
Quels sont les effets secondaires auxquels tu es le plus confrontée dans ces services ? Y en a-t-il spécifiquement liés au jeune âge de ces patients ?
En termes d’effets secondaires des traitements, il y en a autant chez les adultes que chez les enfants. Il peut y avoir de l’alopécie, des démangeaisons, de la sécheresse cutanée.
Aujourd’hui, il y a plein de produits qui sont adaptés. Avec nos compétences et connaissances, on va pouvoir mieux les accompagner.
On prend ce temps-là pour leur donner des conseils personnalisés et pour leur présenter les produits qui sont adaptés, puis on va pouvoir les appliquer directement lors du soin.
Ce qui est bien, c’est que les produits agissent assez rapidement, ils voient les bienfaits directement sur leur peau, ils ont une sensation agréable.
Et puis on peut leur laisser des échantillons, ce qui fait qu’ils vont continuer les soins et voir s’ils ont des effets sur le long terme.
Les produits que nous allons appliquer vont permettre d’aider les patients à soulager leurs ressentis et de pouvoir mieux supporter les effets secondaires.
Cela apporte du réconfort, mais aussi du lâcher prise. Ils peuvent se livrer plus facilement, l’équipe comprend ainsi certaines situations, certains comportements.
En tant que socio-esthéticienne, qu’est ce qui change dans l’accompagnement que tu leur propose par rapport à des adultes ?
On va essayer d’accompagner l’enfant. La différence, c’est que là, il y a aussi la famille qui est présente en chambre, qu’il faut également accompagner et rassurer.
J’inclue toujours les accompagnants et je les invite à faire le soin avec moi pour qu’ils puissent continuer à faire les soins quand je ne suis pas présente. Il y en a qui filment aussi parfois.
Le fait qu’il y ait ce lien de confiance quand on parle des produits, les parents ont envie d’y croire.
J’y crois et ça se sent, donc je pense qu’ils y croient aussi. Ils ont envie de faire plaisir ou d’aider. Ils se sentent souvent démunis parce qu’ils ne peuvent pas forcément apaiser les douleurs donc s’ils peuvent faire du bien à l’enfant via des produits adaptés, ils vont foncer à la pharmacie et essayer de faire un maximum pour apaiser les démangeaisons, des douleurs au niveau cutané ou des ressentis désagréables.
Suite à tes interventions, quels sont les bénéfices que tu peux constater auprès des enfants mais également de leurs parents ?
Nos soins permettent aux parents et à l’enfant d’avoir des moments de complicité et je pense que c’est un bénéfice qui est juste incroyable.
Cela permet aux parents de reprendre sa place de proche de l’enfant, de le retrouver, de le retoucher avec douceur, de répondre à certaines questions et de permettre un meilleur accompagnement.
C’est primordial qu’ils puissent se retrouver sur un moment de détente, dans une bulle de douceur, d’avoir des regards complices et un toucher bienveillant entre eux.
C’est vraiment un des plus beaux bénéfices de nos soins de socio.
Une anecdote marquante ?
C’est la première fois que je voyais un petit garçon et quand je suis arrivée dans la chambre, ils étaient tous les trois sur l’ordinateur, les parents en train de travailler (parce que oui, la vie continue) et lui était en train de jouer.
Quand je suis arrivée, j’ai mis une petite musique douce et une ambiance de ciel étoilé dans la chambre. L’enfant s’est positionné pour recevoir un massage et les deux parents ont arrêté de travailler. Le papa s’est allongé sur son fauteuil, a fermé les yeux et la maman de la même manière s’est détendue et a observé le soin.
À un moment, le papa s’est levé du fauteuil et s’est positionné face à son enfant, pour le regarder, apprécier les mouvements, apprécier les gestes.
Il a posé sa tête contre celle de son enfant et ils ont tous deux fermé les yeux. C’était un moment juste incroyable pour moi de voir cette scène là, de détente, de sourire entre eux.
L’enfant a donné la crème au papa en lui demandant aussi de faire le mouvement en même temps. Il a eu un massage à quatre mains et c’était magnifique.
Bonjour,
Quelle est la formation de Clémentine svp ?
Merci pour ce beau partage plein de bienveillance.
Bonjour Solenne,
Clémentine a suivi une formation en socio-esthétique ! Merci à vous pour votre retour 🙂