Cancer et isolement

Isolement, décalage, inégalités… Quand le cancer nous condamne à bien plus que la maladie.

7 minutes de lecture

Est-ce que toutes les chances sont de mon côté ? Comment vais-je pouvoir continuer ? Pourquoi est-ce que je me sens abandonnée ? Quand on se sent isolée, ces questions sont autant de nuages qui envahissent nos pensées et pèsent sur notre énergie, qui nous maintiennent à l’arrêt dans un monde où tout avance très vite. Acceptons de demander de l’aide, et partons à la recherche des éléments qui nous ressourcent pour retrouver sa place et laisser entrer un peu de lumière même dans la maladie.

 

Accepter d’être à l’arrêt dans un monde où tout bouge très vite

 

Caractéristique principale de notre société : le mouvement. Tout avance, tout évolue, tout doit changer. Alors quand on est contraint de s’arrêter, d’appuyer sur pause, le décalage avec le reste de notre entourage peut vite se faire sentir, jusqu’à devenir inconfortable, tabou.

 

Retrouver un équilibre dans le travail, l’activité

 

En fonction des traitements et de la manière dont on les vit, on peut être amené à s’arrêter de travailler, de manière partielle ou totale, pendant plus ou moins longtemps. L’arrêt maladie longue durée est plus difficile à vivre au quotidien qu’il n’y paraît.

En réalité, s’il semble évident aux yeux de tous que l’on doit s’arrêter pendant la phase la plus “dure” des traitements (chirurgie, chimiothérapie, etc…), les arrêts maladie peuvent durer bien plus que cela, jusqu’à malheureusement les remettre en question aux yeux des “valides”, souvent aveugles aux conséquences psychiques de la maladie. Et pourtant, si les traitements viennent avec leur lot de douleurs physiques, de cicatrices et de fatigue, les conséquences émotionnelles et psychologiques sont loin d’être en reste. Et justement parce qu’elles sont moins visibles, elles sont moins comprises par notre entourage.

 

Par ailleurs, pour les personnes malades, l’inactivité – dans le sens de l’arrêt de travail – peut également être difficile à vivre. Il y a ceux à qui le travail manque, ceux à qui le rythme manque, et évidemment ceux pour lesquels les conséquences financières sont omniprésentes. On aborde ce sujet un peu plus bas.

Pour ceux qui sont “en manque de travail”, l’enjeu est alors de trouver une activité, une occupation, qui permette de se sentir productif, malgré tout. Le travail peut alors devenir développement personnel, activité créative, engagement associatif ou tout autre but qui vous fasse vous sentir utile, actif, vivant.

 

Des idées pour se lancer ?

 

Se lancer dans l’écriture ? Démarrer la méditation ? Faire du jardinage ? Rejoindre un club de lecture ? Découvrir l’art-thérapie ? Participer à un groupe de parole ?

Si vous ressentez le besoin d’agir, il y a forcément quelque chose qui vous permettra de nourrir ce besoin, sans vous épuiser davantage, et surtout en essayant au maximum de se libérer de cette pression de productivité. On peut aussi trouver beaucoup d’accomplissement dans le fait de ne “rien faire”, et c’est même bon pour la santé !

Cancer et isolement

Combattre l’isolement lorsque les rapports à l’entourage changent

 

Le rapport au travail et à l’activité peut être un facteur parmi d’autres de décalage par rapport à son cercle habituel. Pendant une large tranche d’âge, l’activité professionnelle occupe une grande partie des discussions. Et il peut donc être difficile de se sentir à l’écart dans les discussions que nos amis, nos proches mènent avec toujours le même entrain, preuve s’il en fallait que quelque chose n’est pas normal dans notre propre quotidien.

 

De manière générale, il est tout à fait naturel que la maladie et ses conséquences modifient considérablement les dynamiques de groupe, et les rapports à notre entourage proche.

 

Trouver un nouvel équilibre dans le couple

 

De manière assez évidente, le couple (lorsqu’il existe) est le premier concerné. Et si certains en sortent renforcés, soudés plus que jamais, il arrive aussi que la maladie soit un trauma trop difficile à surmonter pour d’autres couples.

Entre la peur de la personne malade, sa volonté de bien faire et de préserver l’autre, la peur du partenaire et sa volonté d’aider tout en se sentant impuissant, toute la bienveillance du monde ne suffit parfois pas à retrouver un nouvel équilibre dans la manière de bien communiquer dans le couple.

 

Si certaines ruptures ne peuvent pas être évitées, tout simplement parce qu’elles font partie de l’évolution de deux personnes distinctes dans des directions différentes, il ne faut pas hésiter à faire appel à un professionnel pour aider à reconstruire la relation lorsque cela est nécessaire. Les deux partenaires peuvent suivre une thérapie indépendamment l’un de l’autre, comme entamer une thérapie de couple, en fonction de ce qui convient le mieux. Toutes les options méritent d’être explorées, quitte à y passer un peu plus de temps, et à ne pas poursuivre une thérapie qui ne nous convient pas.

 

Quand le cercle d’amis change

 

Autre conséquence sociale de la maladie : les perturbations dans le cercle d’amis. C’est quelque chose que l’on entend souvent : la maladie fait le “tri”.

En réalité, la maladie fait peur, aux personnes directement concernées comme aux autres. Et parfois, de peur d’être maladroit, de peur de ne pas savoir comment se comporter, quoi dire, ou simplement de peur de ne pas être à la hauteur et de ne pas être suffisamment fort pour supporter les conséquences de la maladie, certains de nos amis s’éloignent. D’autres, que l’on attendait pas forcément d’ailleurs, sont plus présents, et se révèlent pour nous accompagner au mieux.

 

C’est quelque chose contre lequel on ne peut rien, et comme toutes les choses sur lesquelles nous n’avons pas de prise réelle, il est nécessaire de les accepter, de les laisser aller pour aller de l’avant.

Votre cercle d’amis proches changera peut-être pendant la maladie, les amis seront peut-être moins nombreux, mais plus proches. Peut-être de nouvelles amitiés vont-elles naître, ou d’anciennes se reformer. C’est comme ça.

 

En revanche, on peut éviter et combattre le sentiment d’isolement, ou de solitude, qui pèse sur notre moral et peut affecter notre capacité à garder la tête haute, malgré la maladie. On vous en dit plus juste en-dessous.

 

Ne plus subir les inégalités de moyens, de soins, d’accompagnement

 

Est-on tous logés à la même enseigne ?

Evidemment non. Que ce soit en termes d’entourage, de moyens, d’accompagnement ou d’accès à des soins de support, nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne.

En revanche, nous restons persuadés qu’il existe des solutions pour chacun d’entre nous, afin de mettre un peu de baume sur nos maux et de prendre bien soin de soi et de sa santé mentale.

En aucun cas, il ne faut rester dans une situation de détresse provoquée par l’une ou l’autre des ces inégalités au sens large.

 

Le tissu associatif, réserve précieuse pour combler les manques

Relais des professionnels de santé et de soins de support, nous avons la chance en France et dans les pays limitrophes de bénéficier d’un tissu associatif large, une véritable mine d’or pour pouvoir se sentir mieux au quotidien.

La ligue contre le cancer a des antennes régionales partout en France, et peut constituer une première source d’informations pour vous renseigner sur les différentes associations et opportunités proches de chez vous.

Des groupes de paroles entre patients  à la thérapie par l’écriture en passant par la socio esthétique et les activités physiques adaptées, de multiples initiatives existent pour vous aider à prendre soin de vous, quels que soient vos revenus et votre situation géographique.

N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre équipe médicale et de la structure de la Ligue contre le cancer de votre région.

 

Se faire accompagner, savoir s’entourer

Quelles que soient vos envies (certains détestent les groupes de parole quand d’autres ont besoin d’échanger avec d’autres patients pour se sentir compris par exemple), il est donc primordial de bien s’entourer, d’oser se renseigner sur les différentes options pour ensuite oser passer le pas.

 

Et on ne le dira jamais suffisamment de fois, il est tout à fait normal de se poser mille questions pendant et après les traitements, de se sentir affaibli, démuni, d’avoir parfois envie de baisser les bras. Et comme tous ces sentiments sont bien naturels, il est tout aussi naturel d’avoir besoin d’aide, et de la demander où elle est. Un accompagnement psychologique pourra vous être proposé au sein de votre hôpital, n’hésitez pas à ouvrir cette porte même avant d’en ressentir le besoin.

Et petit rappel : le succès d’une thérapie est avant tout basé sur la relation entre le patient et le thérapeute, n’hésitez pas à changer après quelques séances si vous ne le “sentez pas”. Vous avez le droit d’hésiter, de changer d’avis, de changer de direction, pour enfin trouver ce qui vous conviendra et vous fera du bien.

 

Nous espérons que cet article vous aura fait du bien ! N’hésitez pas à nous partager votre expérience et vos conseils en commentaire.

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