Lorsque l’on tombe malade, le corps change, le rapport au corps change et il n’est pas rare de se sentir déconnecté.e, étranger.e à son propre corps. Cette séparation nous prive de toute intimité, le corps devient un objet, et perd tout caractère sacré : il n’est alors plus en mesure d’être un allié de notre bien-être. Dans cet article, on essaye de vous redonner confiance en votre corps et en ses incroyables capacités.
Malade, le corps change
Lorsque l’on est touché par un cancer, le corps peut être amené à changer. Parfois affaibli ou amaigri pendant les chimios, parfois plus en chair pendant l’hormonothérapie, et souvent rendu douloureux par le combat contre la maladie.
En plus de ces changements “de forme”, la perte des cheveux, des cils et des sourcils, la fragilisation de la peau et des ongles peuvent nous donner un nouvel aspect, presque une nouvelle identité, alimentée par tout ce que la maladie peut perturber dans notre quotidien.
Ces changements, s’ils sont normaux et naturels, sont malgré tout souvent rapides et non contrôlés, ce qui les rend plus difficiles à appréhender. En effet, comme tout changement inattendu ou non désiré, la tête met souvent plus de temps à le comprendre que le corps. On ne se reconnaît plus, et si le regard des autres peut parfois changer, c’est surtout notre propre regard qui modifie notre rapport au corps.
Or, quand on est mal à l’aise avec son corps, l’intimité à tendance à disparaître : perturbé.e par son reflet dans le miroir, la tentation est grande de ne plus se regarder, de ne plus s’aimer. Le corps devient un étranger, une coquille au travers duquel on ne recherche plus de plaisir.
Le corps malade : un objet médical
Ce sentiment de détachement par rapport au corps peut parfois être renforcé par les nombreux examens médicaux qu’on est amené à suivre pendant toute la durée des traitements. Les prises de sang à répétition, les cathéters, les IRM & scanners, les palpations, etc… Pendant la maladie, le corps est scruté par les équipes médicales, il est un sujet d’examen, et devient un simple objet dans les mains des médecins.
Mécaniquement, toute notion d’intimité disparaît. Le corps se désacralise complètement, la priorité étant de le soigner.
Pire encore, comme il est le berceau de la maladie, on peut parfois lui en vouloir et le rejeter : pourquoi prendre soin de celui qui a fait naître le cancer ?
Et pourtant, c’est bien en lui redonnant toute l’attention qu’il mérite que l’on peut reconquérir son corps, lui redonner une sphère intime, et retrouver une vie privée.
Prendre soin de son corps pour le redécouvrir
En réalité, malade ou pas malade, le corps change tout le temps, et tout le monde est logé à la même enseigne. La raison est simple : il vit. Et un corps vivant évolue, il bouge au rythme de nos humeurs, de nos hormones, des années et des différentes étapes de notre vie. Essayer de lutter contre ces évolutions est une quête vaine, parfois même néfaste pour notre bien-être psychologique : c’est une bataille qu’on ne peut pas gagner.
Et si pour aller mieux, pour se faire du bien, on arrêtait de condamner notre corps pour tous ces changements qu’il nous fait subir, et on le remerciait pour tout ce que ces changements symbolisent : des étapes de plus de passées, des cicatrices de votre vie, qui racontent vos combats, vos victoires, vos échecs, et tous ces moments qui font de vous qui vous êtes.
En prenant l’habitude de se regarder à nouveau dans le miroir, et de regarder votre corps avec un nouvel angle, plein de bienveillance et d’admiration pour tout ce qu’il est capable de faire, on peut réapprendre à l’aimer, pour que le plus joli des changements survienne : celui du regard que vous portez sur lui.
Au delà du regard, c’est par le toucher que vous pouvez réapprivoiser votre corps : en massant vos cicatrices, en hydratant votre peau, en chouchoutant votre cuir chevelu, vous redessinez par le toucher les contours de votre corps, et vous lui apportez toute la tendresse qu’il mérite.
Et vous retrouvez alors le plaisir de la sensorialité, l’importance du toucher en dehors du geste médical, mais simplement pour une touche de douceur dans votre journée.
Réapprendre à s’aimer, et à se laisser aimer
On ne vous surprendra pas, chez MÊME on considère que votre regard est le plus précieux, que pour garder le moral pendant toutes les épreuves de vie, c’est votre estime de vous même qui sera la plus importante, et c’est donc pour cela que l’on ne peut que vous conseiller de réapprivoiser votre propre corps.
En revanche, nombreux sont celles et ceux qui peuvent aider à refaire de votre corps un havre de paix et une source de douceur et de bien-être : vos proches, votre partenaire et des professionnels de santé axés sur les soins de supports.
Si vous vous sentez à l’aise, laissez vos enfants vous appliquer votre brume pour le cuir chevelu ou votre crème solaire. Profitez d’un moment tout doux avec votre partenaire en le laissant modeler vos mains ou vos pieds, ou au travers d’un massage avec notre huile de soin. Ces petits gestes du quotidien peuvent permettre à vos proches de se sentir utiles pour vous, et vous réapprendre que votre corps peut vous apporter du bien-être.
Et si vous avez encore du mal à accepter cette intimité tactile avec vos proches, n’hésitez pas à vous tourner vers une socio-esthéticienne, qui pourra prendre soin de vous tout en douceur, sans la pression du regard “connu”.
Nous espérons qu’avec ces conseils, étape par étape, vous réussirez à changer de regard sur votre corps, et à reconstruire son caractère intime et sacré. N’hésitez pas à nous partager votre expérience et vos conseils en commentaire !
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